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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 00:03

 
                                                                                 
 
Chère amie,
 
J’ai été très touchée par ta lettre. Je ne crois pas que je mérite une aussi grande importance. J’ai lu ton écrit une dizaine de fois, peut-être plus; je ne m’en suis pas lassé. Chaque fois tes mots m’envahissent, me bousculent jusqu'à ce que je me sente jeté dans une cellule, accusé d’indifférence, d’abandon, je ne plaide pas non coupable quand l’accusation vient de ma plus chère amie. J’encaisse, j’endosse. Je n’ai aucune explication à donner car je n’aime pas t’entraîner dans mes problèmes. Alors supporte-moi…  ! Il y a une chose qui me fait rire en ce moment, je dois te le dire avant que ça s’en aille : Tu m’as trop manqué ces jours-ci, surtout ces jours-ci, et je vais souvent voir ma boite postale. Toujours vide. Je sors alors de la poste en ayant l’air de quelqu’un qui n’a rien semé et qui espère cueillir de beaux fruits à la fin de la saison. La boite me semblait parfois comme une cage désertée par son bel oiseau...
 
  Tu sais quand je veux m’adresser à toi, j’aime le faire par le biais d’une longue lettre, j’aime être tout entier à toi, t’appartenir …Vivre avec toi de bons moments. Mais les conditions se réunissent pour cela rarement.
Je me suis juré de t’écrire aujourd’hui même n’importe comment.
 
    Ne me laisse pas là, debout attendant ton invitation ! Je force ta porte sauvagement, et brutalement je t’enlève, je te vole, je vole dans les cieux…Ouvre les yeux ! Nous sommes dans notre jardin d’antan. Tu es comme une fée. Je te regarde tout droit dans les yeux, je m y perd, je te sens m’envahir, personne d’autre que moi ne pourra goûter à cette douceur que j’ai puisée de tes tréfonds. Personne ne sentira cette chaleur qui me gagne…Personne ne saura pourquoi les sources de ce jardin taries depuis notre longue absence se sont subitement mises à couler.
  Allons ! Pourquoi tu restes méfiante et silencieuse ! Dis quelque chose ! Fais quelque chose ! Chaque geste de toi produit en moi l’effet de la vague sur le rivage. Donne-moi ta main, regarde ces roses là-bas qui n’étaient pas là avant notre arrivée ! Approche toi de moi, écoute le chant des oiseaux, je sens ton corps me frôler, le ruissellement des cours d’eau qui étaient à sec avant notre arrivée, je t’enlace de mon bras gauche, la bleuté du ciel, nuageux avant notre arrivée. Je te serre fortement, jalousement, tu te blottis Eve, tu te plais, tu retrouves cette déchirure qui tu as laissée béante en moi, je retrouve la partie qui s’était détachée d’Adam, je la gâte, la chéris, l’entoure de tous les soins. Nous sommes au sommet de la douceur, nous sommes devenus un être humain. Un être humain parfait, tel qu’il a été créé la première fois. La véritable extase.
     
    Tu vois comme je me laisse aller ! Je suis comme ça. J’aime la liberté de planer. C’est tout ce qui nous reste. Le rêve, le phantasme.
 
  Enfin ! Parle-moi un peu de ta charmante personne, pose-moi des questions, écris-moi, dis-moi ton avis sur la promenade qu’on vient de faire. Ah ! Le café, j’ai oublié ! Bon je boirai ton café la prochaine fois. Tu veux savoir quelque chose sur moi ? Eh bien ! Je suis toujours cet enfant d’autrefois, je n’ai pas grandi d’une seconde. Je n’écris pas beaucoup, disons pas du tout ; aux autres vices qui m’habitent, me consument, est venu s’ajouter le vice du Net, cette révolution inimaginable qui va bouleverser l’histoire de l’Humanité. Si tu désires m’envoyer des cours messages par le biais de Net voici mon adresse …
 
    Mais cela ne doit pas remplacer tes lettres. Je te quitte, ma belle…, je te souhaite mille et une belles choses. Donne-moi ta main, voici la mienne, sortons de notre jardin de rêve. Je me sens giflé par la réalité, les oiseux se sont tus, les sources taries, les nuages ont terni le ciel ; c’est ici qu’on doit vivre ; Mais ne t’inquiète pas, c’est seulement pour le restant de nos jours…     
 

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