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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 00:01

 
   J’ai eu recours à mon cœur qui, avant même d’entendre toute ma question, incita tout d’abord ma mémoire à ressortir ton image de petite écolière, et encouragea ensuite mon imagination à te mouler un corps d’une sveltesse parfaite et te peindre un visage éclairé par une lumière angélique. J’ai deviné le désir de mon cœur. J’ai dit : non. Dieu nous a dotés de l’esprit comme régulateur des mouvements aveugles de nos passions.
 
   J’ai eu recours à mon esprit qui, avant même d’entendre toute ma question, aligna un tas de lois contraignantes, m’éloigna de toi, m’orienta vers une voie de méditation vaine et lassante. J’ai dit : non. Dieu nous a dotés du cœur comme régulateur des pensées carrées.
 
   Et ne pouvant compter ni sur le concours de mon cœur ni de mon esprit, me trouvant dans l’impuissance de satisfaire en même temps leurs désirs opposés et combien contraires, il m’a semblé bon de me débarrasser de l’un et de l’autre. Je me suis alors dépouillé de mon corps qui les loge et nourrit. Je suis redevenu le souffle qui vînt un jour animer la poignée de chair qui enflait le ventre de ma mère. Le souffle qui s’en ira le jour où ce corps qui l’abrite s’abime et devient invivable. Le souffle sans âge ni sexe ni grandeur.
 
    C’est cette âme libre de toute lourdeur, que nul ici bas ne mesure ni détermine, qui s’adresse à toi. Je m’adresse à toi d’au-delà de l’écolier qu’on giflait pour rien, que la misère accablait et se gravait sur son visage laideur repoussante ; d’au-delà de l’ouvrier qui se plie, et tout fier, aux exigences de ses patrons.
 
     Je m’adresse à toi maintenant sans aucune crainte car que je ne suis qu’un souffle qui ne blessera personne. Le résonnement de mes pas n’éveillera pas la jalousie des autres ni n’attirera leur curiosité. Personne ne me verra ni sentira ma présence même si je me roule autour de ton cou, turban de néant. Personne ne me chassera de ta cour même si je m’étends près de toi, vide caressant. Et qui dira mot si je te pénètre profondément de mon inexistence ?  
 
 A Suivre…

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commentaires

E
Grand merci Bachir, dès que j'aurai trouvé une illustration qui me plaise, je te ferai signe pour avoir ton accord sur les deux...
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B
Salut Eva! Nulle autre expression ne saurait exprimer ce que je voulais dire. Merci Eva pour ton attention! je te permets de publier ce que tu veux de mes textes.
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E
"Dieu nous a dotés du cœur comme régulateur des pensées carrées." : j'adore ! c'est extra ! je la replacerai bien quelque part celle-là (avec ta permission et aussi avec un lien vers ton blog<br /> évidemment !)
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U
Saha ftourek. La suite, mon ami.<br />
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T
Chouette il y a une suite...
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