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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 00:00

-- Entrez !
Saber hésite quelques secondes, le temps de se maîtriser, puis pousse la porte.
-- Bonjour…
-- Oh ! Quelle surprise ! Mais entrez donc, asseyez-vous !
-- Merci, dit-il, avant de s’asseoir dans un fauteuil, en face de Badra.
-- Du café ? Du thé ?
-- Non, je ne bois rien, je viens juste de prendre un café.
-- Vous êtes toujours le même Saber ; vous avez l’impression de déranger les gens même s’ils décident d’eux-mêmes de vous rendre le moindre service.
-- Non, je n’ai pas cette impression lorsqu’il s’agit de vous. Vous ne m’êtes étrangère ; d’ailleurs, ne m’avez-vous pas dit que je suis un membre de la famille ?
-- ça c’est moi qui l’ai dit, mais vous n’avez jamais essayé de l’être. Je ne sais pas pourquoi vous nous fuyez toujours ; pourquoi êtes-vous si distant ?
-- Vous fuir ? Pas du tout ! Seulement j’aimais être seul mais maintenant j’en ai assez de cette solitude. Je commence à m’ennuyer ; le silence, le vide….je vous avoue que j’ai besoin de quelqu’un d’intime à mes cotés…
-- Enfin ! Je savais que vous alliez en arriver là. Vous vous rappelez bien que je vous ai conseillé de vous marier ? Un homme ne doit pas vivre seul.
-- Une femme aussi.
-- Une femme aussi, c’est vrai…Moi, par exemple, je ne sais pas comment aurais-je pu vivre sans Rachida et ses enfants. C’est bon d’être en famille !
-- C’est bon d’être en famille ! C’est pourquoi je…
-- Vous vous êtes décidé de vous marier, c’est ça ?
-- Oui, mais j’ai peur.
-- Peur ? Mais peur de quoi ? Ne vous-ai-je pas promis de faire face à toutes les dépenses ?
-- Ce n’est pas ça qui m’inquiète.
-- Quoi alors ?
-- Je connais des hommes mariés à des femmes méchantes qui les ont fait souffrir toutes leurs vies. J’ai peur de subir le même sort, je préfère alors avoir comme épouse une femme que je connais bien.
-- Vous avez raison ! Mais bien connaitre quelqu’un avant de vivre avec lui sous le même toit n’est pas aisé ; il y a des gens qui ont passé ensemble…qui se sont fréquentés des années sans vraiment se connaitre. Savez-vous pourquoi ?
-- euh…
-- Parce que chacun des deux joue avant le mariage la comédie qui plait à l’autre. Chacun se garde de montrer le moindre défaut. L’un ne permet pas à l’autre de le juger réellement et l’accepter peu à peu. Mais la comédie ne survit pas au mariage ; les difficultés de la vie en ménage dévoilent le véritable visage de chacun…A mon avis, pour éviter cela, il faut s’offrir à l’autre tel qu’on est, il nous accepte ou nous rejette….
-- je vous disais que j’ai peur…mais il y a un seul cas où tout cela m’est épargné
-- Comment ?
-- Je connais bien la femme que je souhaite épouser…Et je crois qu’elle me connait assez bien, elle aussi.
-- Vous allez donc former un couple idéal !
-- ça dépendra d’elle…Et si elle refuse de m’épouser ?
-- Vous venez de dire qu’elle vous connait assez bien ; je parie que quiconque vous connait réellement ne peut que vous aimer. Montrez-moi cette femme je me chargerai du reste.
-- Elle est ici !
-- Où ça ?
-- Dans le miroir.
-- Quel miroir ?
-- Celui qui est suspendu à votre gauche, allez-y jeter un coup d’œil.
-- Saber ! Vous voulez dire que…
-- Elle est dans le miroir, allez lui parler…
Badra se lève lentement et va se mettre en face du miroir.
--Est- ce que vous la voyez ? lui demande-t-il ?
Elle ne répond pas. Elle éclate en sanglots.
-- Allons Badra ! Vous-ai-je dit quelque chose de déplaisant ?
Elle dit « non » en hochant la tête et continue à sangloter.
-- Pourquoi pleurez-vous alors ?
-- Parce que… Parce que…je suis jalouse d’elle.
Saber n’y comprend rien. Il regrette déjà d’avoir inventé cette histoire de miroir. D’ailleurs, il ne sait même pas comment cette idée lui était venue à l’esprit. S’il était allé droit au but les choses auraient été plus simples. Mais maintenant que tout a commencé, il faut continuer le jeu jusqu’au bout.
-- Vous la voyez ?
-- Oui, répond-elle, en essuyant ses larmes ; elle est ici, en face de moi.
-- parlez-lui alors !
-- qu’est-ce que vous voulez que je lui dise ?
-- Dites-lui que je l’aime plus que tout au monde. Je l’aime parce qu’elle est… tout simplement ce qu’elle est. Dites-lui que je demande sa main, que je rêve de passer avec elle le restant de mes jours. Dites-lui…Dites-lui tout ce que vous voulez, allez ! Parlez, Badra ! N’hésitez pas ! J’ai hâte d’entendre sa réponse.
Badra se contemple un moment dans le miroir puis revient s’asseoir à sa place, sans avoir prononcé un mot. Saber, fou d’impatience, lui demande :
-- Pourquoi ne lui avez-vous rien dit ?
-- Elle a tout entendu, répond Badra.
-- Et alors ?
-- Et j’ai entendu sa réponse.
-- Est-elle d’accord ?
-- Cette femme dont vous êtes fou d’amour aime un autre…
-- Un autre ?
-- Oui. Un autre qui veut lui aussi l’épouser.
 
    A suivre…

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commentaires

R
tu ose parler de baraka? moi je dirais, pour qu'on assiste a sa  deconfiture, c'est plus juste, hmmm un homme qui crois qu'on trouve les BB dans les choux ou c'est la cigogne qui les livre! je me frotte deja les mains pour assister a sa chute, d'homme qui  a vue trop "grand"ha ha ha.
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B
J'ai oublié de vous dire que je n'ai plus de téléphone, un dérangement suite aux pluies, mais ma connexion tient encore. parfois elle s'en va complètement, puis revient...le mousselsel est donc en danger.. mdrrr! c'est peut être la baraka de Saber qui fait tenir la connexion.
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B
C'est presque fini mon vagabond et ma rebelle, ô quel couple! mdrrrr tu me crées un syndicat pour me faire la grève...Rebelle toujours se rebelle elle ne te suivra pas lollll...elle viendra la nuit sur la pointe des pieds, prendre sa dose mdrrrr!
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R
tu crois qu'on peut  lui faire ça? nous sommes ses fideles lecteurs, on va pas le lacher? et qui va lui faire de com bien epicés pour le pousser a ecrire? quoi il ecrit des poemes aussi? et c'est toujours les amours de badra et saber aussi?bon ce soir je vais resisté a morphée et je vais venir lire la suite, et tu l'as tellement titiller qu'il va brusqué la fin!!ha ha ha !
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L
Si tu le veux bien, Rebelle, organisons une grève de lecture contre cet esclavagiste de Bachir. Qu'il nous donne au moins à nous deux la fin par email. <br /> C'est est trop Bachir. Je préfère ta poésie. J'attends aussi que tu nous réédites "Les debris d'un amour" chez un éditeur algérien. Celà fait près de 20 ans qu'il est épuisé en France.  <br /> Bien à vous.<br />
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