20 décembre 2006
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Tel un champ
Au printemps
Je m’étendais toute verdure
Je dégustais l’éclat de la nature
Quand
Au levant
Vis une fée poindre
Elle s’amusait
Tantôt à étaler
Son tapis magique
Pour s’envoler
Tantôt à le plier
Et l’enfouir
Après avoir atterri
Arrivée prés de moi
Elle me tendit la main
Que je tins
En détournant le visage
Je n’avais pas le courage
De la fixer
Il était insupportable
Son charme
Je ne me sentais pas conçu
Pour la contempler
Sa beauté
Je ne pouvais pas
Lui faire face
Sans que rien n’éclatât en moi
Sans que je ne sombrasse dans la déraison
Mais ma curiosité
Mon désir de trop savoir
Mon vouloir entêté
A savourer le charme de la créature
Me forcèrent à supporter
Son angélique regard
Au moment où ma langue se dénoua
Pour laisser couler ma passion
La fée se rallongea sur son tapis
Me fit un geste d’adieu
Elle disparut
En un clin d’œil
Je sentis alors la flamme
Qu’elle avait déposée
Dans le creux de ma main
Me parcourir
S’emparer de chaque cellule
De ma peau
S’enfoncer puis s’installer
Douloureuse
Dans mes tréfonds
Là où naissent les sentiments
Pénétrer puis se blottir
Dans chaque recoin de mon esprit
Là où naissent les pensées
Je sentis que la flamme
Me consumait
Je devins peu après un désert
Dont les voyageurs craignent l’aventure
Dont nul être n’ose traverser
Esseulé
Je levais les mains tous les jours
J’adressais à dieu ma prière
O mon Dieu veuille me recouvrir
De ma verdure perdue
Après des années de brûlures
Sur moi des pluies s’abattirent
Eteignirent le feu féerique
Sur mon sol des herbes repoussèrent
Timidement
Dans la crainte
Puis me trouvant fertile
Et docile
Enfoncèrent leurs racines
Impitoyablement
Dans ma chair
Atteignirent mon cœur
Eveillèrent la flamme
Qui somnolait à l’endroit
Elle ressortit de son hibernation
Dévora les racines
Voluptueusement
A grandes bouchées
En écoutant la mélodie de l’amour
Qui de mon abîme
Grondait.